Les leçons de niveau III sont conçues pour les lecteurs
voulant approfondir les connaissances présentées sur ce site.
Il est conseillé de lire et de maîtriser d'abord les niveaux I et II de
tous les sujets avant d'aborder le niveau III d'un sujet. |
La pause
Les accents les plus disjonctifs ont un impact sur l'orthographe et la
prononciation des mots qui les portent. On appelle ce phénomène la pause.
La pause impacte :
Parfois, il faut même distinguer 2 types de
pauses. La grande pause avec atnah ou sof-passouk, et la pause moyenne (qui
contient au moins les zakef, mais j'ignore quels autres te'amim) : Exemple :
עַתָּה oxyton en forme normale,
עַתָּה
paroxyton avec
un zaqef, et עָתָּה
avec un qamatz sous le ayin en grande pause.
L'étude détaillée de ces phénomènes dépasse
largement le niveau de ce site.
Les assemblages de te'amim
Généralement :
Sof-passouk et atnah sont précédés de tarha ou maarikh.
Segolta est précédé de zarka
Shalshelet est toujours en début de verset
Les te'amim qui ne montrent pas l'accent
Tous les te'amim ne se mettent pas sur l'accent. J'ignore pourquoi les
massorètes ont pris une telle décision, mais voici quelques infos à ce sujet
(extraites du siddour Patah Eliahou) :
Le zarka, le segolta, le tarsa, se mettent en fin de mot. Le talsha se met en
début de mot.

Dans ces exemples, les accents réels sont mis en rouges, et les te'amim en
vert.
Le mot aretz est mile'el (car de la famille des ségolés). Cela se voit par
exemple dans la dernière occurrence dotée d'un ravia. Mais dans les autres cas
(dotés respectivement d'un segolta et d'un zarka), le ta'am n'indique pas
l'accent.
De même avec les 2 autres mots dotés de tarsa et talsha.
Que faire quand on rencontre l'un de ces 4 te'amim trompeurs ? Généralement
on conseille au lecteur d'aller se renseigner en cherchant un mot identique doté
d'un ta'am non trompeur.
Attention : cette approche est loin d'être parfaite car des cas peuvent
modifier l'accent pour de bonnes raisons grammaticales (nasog ahor, pause, vav
conversif ou non, ...). Ce qui peut induire en erreur.
Je n'ai pas de solution à ce problème, si ce n'est de bien appliquer toutes
les règles du dikdouk, auquel cas la majorité des ambiguïtés disparaissent.
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D'autre part, il y a des te'amim qui sont identiques par leur forme, et
divergent par leur position :
Qadma, azla, tere qadmin (vocabulaire à vérifier):
Le pashta se place en fin de mot, alors que le qadma se met sur l'accent. Mais
il n'y a pas d'ambiguité. La pashta ne se met que sur des millera'. Sur un
mille'el, elle est remplacée par tere-qadmin. Ce ta'am est fait d'une qadma en
fin de mot, et d'une qadma sur l'accent.
Le shofar mehupakh, yetiv :
Le shofar mehupakh est un ta'am normal qui se met sur l'accent. Le yetiv se
met en début de mot, mais généralement sous un mile'el.

Il faut porter attention à ces nuances car les deux te'amim sont à chaque
fois de niveau très différents. Pashta et tere qadmin sont disjonctifs,
qadma est conjonctif
De même Yetiv est disjonctif et Shofar mehupakh est conjonctif.
Enfin, il est à noter que certaines éditions récentes résolvent le
problème des te'amim ambigus en les notant en 2 endroits : A l'endroit
où ils sont imprimés traditionnellement, et sur l'accent. Cela évite au lecteur
de se poser trop de questions au moment de la lecture, et cela tranche les cas
ambigus.
Te'amim comparables
Quand deux te'amim de niveau comparables figurent dans le même morceau de
passouk, le premier a valeur de coupure plus forte.

Dans ce verset, la coupure centrale est dans מי־את.
Puis dans la seconde moitié de la phrase, il y a 2 zaqef qaton au même niveau.
Le premier introduit une séparation plus forte. La preuve en est que la voyelle
du ת est plus longue (segol) dans le premier
que dans le deuxième (sheva mobile). Preuve d'une forme pausale.
Souffler les te'amim
Quand quelqu'un lit la Thora, il y a parfois quelqu'un qui lit à côté un
texte imprimé et vocalisé. Ce dernier souffle et corrige le texte quand
nécessaire.
Mais comment fait-on pour souffler des te'amim ? En fait, quand la personne
qui lit n'a pas suffisamment préparé son intervention, il existe un jeu de
gestes pour décrire chaque ta'am. Le souffleur lit alors les te'amim à la
manière d'un journal des sourds et malentendants.
Les te'amim emet אמת.
Les 3 livres suivants : Job (איוב), Proverbes (משלי)
et Psaumes (תהילים) ont un
jeu de ta'am spécifiques.
Ils ont des formes comparables, des noms parfois identiques, mais un
ordonnancement et des règles différentes. Pour lire ces livres, il faut donc une
formation spéciale.
Dans les grammaire francophones, ces 3 livres sont appelés les livres
poétiques.
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