But du site
Accueil Suivante

 

But du site

Qu’est-ce que le dikdouk ?

Dikdouk est un mot hébreu que l’on traduit par grammaire. Il peut servir pour désigner la grammaire que tout enfant apprend à l’école primaire quelle que soit sa langue maternelle.

Mais le dikdouk dont il est question sur ce site concerne principalement un domaine spécifique à l’hébreu. Il s’agit des règles formalisées au Moyen Âge pour lire correctement l’hébreu biblique.

Le connaisseur en dikdouk s'appelle le medakdek.

Le dikdouk sur Internet

L’utilisation d’un moteur de recherche, que ce soit en anglais, en français ou en hébreu moderne, prouve que le dikdouk est un des rares sujets où il est très difficile de glaner des informations sur internet.

Elles sont souvent éparses au travers de commentaires bibliques. On trouve des informations tellement simplifiées qu’elles sont inexploitables. Ou au contraire, des discussions sur des points techniques où le néophyte ne comprend même pas la question.

Enfin quelques bonnes ressources sont mal référencées, ou dans un format peu pratique à consulter en ligne.

But du site

Ce site a donc pour but de présenter les règles du dikdouk de façon progressive et relativement complète.

Il s’adresse à quelqu’un qui a déjà quelques connaissances en hébreu. Notamment, il est quasiment indispensable de savoir le lire pour tirer profit des informations proposées.

Bien que ce site ne s’adresse pas spécifiquement à une religion donnée, il est clair qu’un juif un peu familier avec la liturgie de base y trouvera un éclairage nouveau sur des textes qu’il pense bien connaître (shema’, kiddoush, …), et que les règles parfois compliquées qu’il pourra y découvrir s’éclaireront à la lumière de phrases qu’il a entendues dans son enfance, sans en avoir saisi toutes les nuances.

L’expérience prouve que les catholiques et les protestants qui connaissent l’hébreu biblique ont souvent une formation supérieure en la matière et que le dikdouk ne leur est pas inconnu. Souvent même, ces personnes ont une connaissance de ces règles supérieures à une majorité de juifs qui savent lire l’hébreu. Ce site pourra leur apporter des compléments d’informations, ou une bonne révision.

Approche par niveau

Il est très délicat de faire une présentation linéaire du dikdouk.

Présenter complètement un sujet, quel qu’il soit (le sheva, le daggesh, l’accent), nécessite généralement d’avoir quelques notions des autres.

D’autre part, le dikdouk est souvent constitué de règles générales, puis d’exceptions, puis de cas particuliers,… Une présentation complète ne serait pas utile au débutant. Mais dans une lecture plus approfondie, il est important d'avoir toutes les règles.

C’est pourquoi, j’ai choisi une approche par niveau. Pour chaque sujet, j’ai réparti les informations en 3 niveaux.

Pour de nombreux lecteurs du site, la lecture du niveau 1 suffira amplement. Puis, celui qui se pose des questions pourra repasser aux niveaux supérieurs.

Le niveau 3 aborde des questions parfois complexes, nécessitant une bonne maîtrise des niveaux I et II sur plusieurs sujets. Il concerne des cas rares, ou des points sujets à controverse.

Même le niveau 3 n’épuise pas les sujets. On peut passer des années à étudier le dikdouk. Ce site n’a que pour but de donner une information de base, pas de former des experts.

Importance du dikdouk pour la loi juive.

Si toute personne ayant reçu un héritage culturel juif ou chrétien peut être amené à s'intéresser au dikdouk pour mieux appréhender le texte biblique, et donc à consulter ce site, j'aimerais souligner l'importance du dikdouk pour la tradition juive.

Il est assez fréquent de rencontrer des juifs pratiquants, qui peuvent se montrer très scrupuleux sur des points précis, apparemment anodins, de leur pratique quotidienne (lois alimentaires, shabbath, objets de cultes) ou de celle de leurs pairs. Pourtant ces mêmes personnes vont commettre des erreurs de dikdouk grossières lorsqu'elles vont lire le shema' voire le sefer thora, ou interpréter des phrases bibliques. Et ces erreurs ne suscitent généralement aucune réaction.

Nous avons donc des gens qui vont s'attacher à respecter des détails très fins de la loi orale, et de ses extrapolations rabbiniques, mais ne sont pas capables de lire et de comprendre correctement le texte fondateur de l'édifice de la loi juive, le Houmash.

Pourtant les sages ont pris soin d'annoter le texte consonantique pour en éliminer les ambiguïtés et de transmettre avec une précision inouïe aux générations ultérieures le texte que selon la tradition juive, Moïse a reçu au Sinaï.

Au-delà de la compréhension, la halakha (loi juive) insiste sur l'importance de lire correctement les textes. Et pour les lire correctement il est impératif de connaître les règles.

Au travers du travail préparatoire fait par l'auteur pour rédiger ce site, il est apparu qu'au cours des derniers siècles, si la pratique de la loi est restée une réalité chez une partie significative des personnes qui se disent juives, l'étude sérieuse du dikdouk s'est réduite à la portion congrue de l'éducation juive de base ou supérieure.

Je conseille très vivement au lecteur juif qui veut utiliser le dikdouk pour sa pratique religieuse de ne pas s'arrêter à ce site et se faire former par un spécialiste.

Dikdouk et grammaire

Le mot dikdouk se traduit par grammaire. De nos jours, dans une école publique en Israël, la matière appelée dikdouk correspond très exactement à la matière appelée grammaire en France.

Les textes classiques de dikdouk contiennent des éléments de grammaire classique (conjugaison, constructions du groupe nominal) tout en négligeant certains aspects (syntaxe, construction de la phrase).

Mais l'usage, quand on parle de dikdouk à propos d'hébreu biblique, est souvent de traiter des questions de prononciation et de notation. C'est pourquoi ce site se concentre essentiellement sur elles.

Les questions de plus haut niveau (morphologie, syntaxe, sémantique) font l'objet de nombreux livres et sites que l'on trouve facilement en langue française. Je ne prétends pas rivaliser avec eux.

Dikdouk et hébreu moderne

Si votre but est de demander votre chemin à Jérusalem, ou d’acheter du pain à Tel-Aviv, vous n’êtes pas sur le bon site.

Certaines de ces règles s’appliquent encore en hébreu moderne. L’hébreu de la rue à toutefois tendance à les malmener.  Certaines d’entre elles ont carrément disparu, sauf dans la bouche de locuteurs érudits et rigoureux s’exprimant publiquement.

Enfin certaines n’ont carrément plus de sens dans un texte non doté de signes de cantillation.

En tout état de cause, vous pouvez vous faire comprendre d’un épicier de Beer-Sheva’ ou d’un électricien de Guivat Olga en faisant de grossières erreurs de dikdouk. Si vous apprenez l’hébreu moderne, le dikdouk ne sera donc pas votre priorité.

Conseil : Si vous vous posez une question de dikdouk, il est préférable de vous adresser à un spécialiste, quelle que soit sa langue maternelle, qu’à un Israélien de naissance n’ayant pas de connaissances en la matière. S’il est poli, il vous donnera une information erronée. Plus vraisemblablement, il vous rira au nez. L’auteur de ces lignes a plusieurs fois expérimenté les deux cas de figure.