L'accent et le sens
Certains couples de mots ont la même orthographe, mais l'accent à un emplacement
différent. L'accent est donc discriminant pour savoir le sens d'un mot. Par
exemple :
קָמָה
ou בָּאָה
Ces mots sont accentués sur la dernière syllabe
quand il sont au
présent (elle se lève, elle vient). Les mêmes mots accentués sur l'avant-dernière syllabe
sont au
passé (elle s'est levée, elle est venue).
Ce genre de cas est relativement rare.
Quels mots sont mille'el (paroxytons) ?
Si l'on part du principe que la plupart des mots sont des oxytons, comment
identifier les paroxytons ?
Les règles précises sont très complexes et ne seront pas détaillées sur ce
site.
A tire indicatif, on peut identifier plusieurs catégories de paroxytons :
 | Les noms dotés de certains suffixes possessifs : en ־ךָ
ou en ־נוּ
(l'accent ne bouge pas suite à l'ajout de suffixe) |
 | Les verbes dotés de certaines terminaisons en ־תִּי
et en תָּ. |
 | Les noms de la famille dite des ségolés (שש נקודות,
à 6 points) qui se terminent généralement par 2 ségols. Par exemple :
שֶׁמֶשׁ ,אֶרֶץ |
 | Les noms terminés par 2 voyelles brèves
consécutives. |
 | Les noms terminés par une longue, une brève,
et une consonne non muette. |
A contrario, sont oxytons :
 |
les mots se terminant par une
voyelle longue |
 |
les mots se terminant par 2 brèves
séparées par un sheva |
 |
les mots se terminant par une
longue, une brève, et une consonne muette. |
L'accent des verbes se trouve souvent sur
la 2ème consonne des verbes, sauf avec les terminaisons en
־תֶּן et ־תֶּמַ
qui prennent l'accent.
Le détail des règles de l'accent dans les verbes ne sera pas présenté sur ce
site qui ne traite pas des conjugaisons.
Le meteg ou ga'ya
Certaines syllabes sont dotées d'une accentuation moins forte que
l'accent principal. On marque cette accentuation par une petite barre verticale
nommée meteg ou ga'ya (גַּעְיָא
מֶתֶג).
Exemple :

Ce mot, a-no-khi est un oxyton, et l'accent principal est représenté en vert
sous le khaf. La 2ème syllabe "no" n'est pas accentuée. En revanche, la première
est prononcée de façon plus appuyée que no, mais moins que khi. Cela est indiqué
par le meteg, en rouge.
Le signe du meteg est également le signe du ta'am de fin de
phrase (sof passouq ou silluq). |
Le maqaf
Le maqaf est un signe introduit par les massorètes, qui ne fait pas partie du
texte consonantique. C'est un trait horizontal qui indique que deux mots (ou
plus) sont prononcés d'une seule traite. En particulier, ils n'ont qu'un accent,
et qu'un ta'am, sur le dernier mot.
Les mots à droite d'un maqaf n'ont donc pas d'accent propre. Les gens qui ont
fait du grec avant de faire de l'hébreu les appellent des proclitiques.

Les mots Ki et Et, en rouge, sont prononcés avec le mot qui les suit. Il n'y
a qu'un accent (et un ta'am) pour l'ensemble des deux mots.
Cette situation peut introduire un raccourcissement des voyelles des mots :
אֶת־
au lieu de
אֵת, ou
כָּל־
au lieu de
כֹּל (o court au lieu de o long). Les règles
détaillées à ce sujet dépassant le niveau de ce site.
Si les mots avant maqaf n'ont pas d'accent, il peuvent avoir un meteg. Plus
de deux mots peuvent être reliés par un maqaf. Exemple :

Le mot את premier élément d'une série de 3 mots porte
un meteg. On note que les voyelles de את et
כל sont plus courtes que quand ces mots sont seuls.
Le mot maqaf est vocalisé de façon variée suivant les sources juives. Les
sources chrétiennes ou universitaires l'appellent maqef.
|