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Les fausses voyelles courtesA faire Les hatafs sous les non-gutturalesA REDIGER Le soi-disant sheva merahef שוא מרחף (Ajout 02/09/2007)Un certain nombre de shevas ne paraissent pas classables par les règles données ci-dessus.
Les shevas sous les lettres en rouge devraient, suivant les lois du sheva être considérés comme immobiles. C’est-à-dire silencieux et rattachés à la voyelle qui précède. Mais en vertu des règles du dagesh faible, la lettre qui suit, de la famille בגדכפת devrait avoir un dagesh faible. Si elle n’en a pas, le sheva qui précède est mobile, c’est-à-dire prononcé, et rattaché à la voyelle qui suit. Difficile de dire que ce sheva est mobile ou immobile sans obtenir une contradiction. 3 théories existent :
Pour des raisons pratiques, un sheva dans cette situation sera nommé מרחף ou planant sans préjuger la théorie que l'on aura retenue. Première théorie : le sheva est nah Les tenants de la première théorie se recrutent parmi les premiers grands grammairiens juifs : Radak, Ibn Ezra, voire, semble-t-il Ben Asher lui-même. Plus tard, il y aura le Gaon de Vilna. Cette théorie est donc étayée par de solides autorités. L'absence de dagesh est expliquée par le fait que l'application de la première règle suffit à déclencher l'application de la deuxième. Aucune raison ne subsiste pour que le sheva soit mobile ou la règle d'argent s'applique (fermeture de la syllabe par une voyelle brève). Mais cette transformation ne déclenche pas le changement de la prononciation du בגדכפת qui suit car les règles de dikdouk ne s'appliquent pas toujours en cascade (cf le sheva immobile après application de Nasog Ahor ci-dessus). Les règles 1 et 2 s'appliquent mais pas 3. En terme de formulation des règles de dikdouk, cette approche est la plus simple. Les 5 règles du sheva na' s'appliquent à la lettre. Et nulle part, il n'y est dit que la présence d'un בגדכפת refouia implique que le sheva est immobile. D'autre part, pour ce qui est du dagesh faible, les bonnes grammaires disent qu'il apparaît après un sheva immobile, la plupart du temps. L'exception, étant en fait dans les cas mentionnés dans ce chapitre et d'autres similaires. La phrase surlignée en vert ci-dessus est fallacieuse. La seule vraie question est donc toujours : "Pourquoi un בגדכפת suivant un sheva immobile est-il refouia ?" et non "Quel est le statut du sheva ?". Pour cela, cf Dagesh IV.
Deuxième théorie : le sheva est na' La deuxième théorie est l'invention de Rabbi Shelomo Hanau. Ce personnage proche de la Haskala a développé dans ses livres et son enseignement des théories grammaticales en opposition avec les ouvrages traditionnels, et pour cette raison parmi d'autres a suscité la réprobation des autorités rabbiniques de l'époque. Ya'akov Emden en particulier a remis en cause ces innovations. Toujours est-il que sa vision des choses a beaucoup influencé le monde ashkénaze des deux derniers siècles, et en particulier le monde Habad. Certains grammairiens contemporains suivent cette théorie sans fondement traditionnel. Selon cette théorie, la voyelle qui remplace le premier sheva est appelée תנועה קלה ou תנועת עזר (voyelle légère ou auxiliaire). Elle est plus courte qu'une voyelle brève, et ne déclenche pas la règle d'argent. Le sheva reste mobile. La בגדכפת qui suit n'a donc pas de raison de porter un dagesh. La règle 1 s'applique mais pas 2 et 3. Selon ce grammairien atypique, les 2 sheva (na' et nah) se prononcent de la même manière, mais la différence entre les 2 vient uniquement du rattachement à la voyelle d'avant ou d'après. L'arrivée de la voyelle auxiliaire ne modifie pas le rattachement.
Il est à noter que dans le cours de grammaire du rabbin David Berdah, qui est bien entendu tenant de la première théorie, le vocabulaire "תנוע קלה" est utilisé, mais n'implique pas le fait que le sheva soit mobile. Troisième théorie : le sheva est merahef Je ne connais pas les auteurs traditionnels partisans du sheva merahef. On trouve cette règle expliquée dans le dictionnaire d'hébreu moderne Even-Shoshan ou dans le Joüon. Le Génésius l'adoptait dans ses premières éditions, mais l'a abandonné. Joüon affirme que c'est une théorie des grammairiens juifs traditionnels mais ne mentionne pas lesquels. Le sheva merahef est prononcé comme un sheva mobile. Mais toutes les autres règles ne s’appliquent plus : Il n’est plus possible de découper clairement le mot en syllabe. בִּ-דְבַר viole la règle d’argent (qui en a vu d'autres) tandis que בִּדְ-בַר viole la règle sur les dagesh faible. Il est également impossible de dire si la première syllabe du mot est ouverte ou fermée. Cette théorie apporte une complication inutile, induit de la confusion, n'est pas étayée (à ma connaissance) par des sources fiables, et à beaucoup perturbé l'auteur du site dans la compréhension qu'il avait des exemples ci-dessus. Sheva merahef sans בגדכפת
On peut aller plus loin : s’il est possible d’analyser un certain nombre de situations où le sheva est inclassable (entre une voyelle courte inaccentuée et un בגדכפת sans dagesh), on peut en déduire que dans d’autres situations où la consonne qui suit n’est pas un בגדכפת le même phénomène phonétique se produit. Ainsi, dans les exemples ci-dessus, les consonnes colorées en vert ont le même contexte grammatical que certaines consonnes colorées en rouge dans la même liste. On peut donc supposer que les sheva sont merahef.. Dans l’exemple de Lévitique XXXI-2, si le בde וכבדי porte un sheva qui n’est ni mobile, ni immobile, et que nous le devinons par l’absence de dagesh dans le ד, il est possible dans déduire que juste avant dans la phrase, leמ de עמקי porte aussi un sheva merahef. Mais une incertitude peut subsister. Ainsi, si l’on prend les 3 exemples suivants : Dans le premier exemple, les ל portent indubitablement un sheva merahef. On pourrait alors inférer que lesר dans le deuxième exemple en portent un également. Or, le 3ème exemple montre que dans certain cas, avec le même jeu de voyelles, le sheva (sous le ס) s’immobilise complètement, et laisse la place à un dagesh dans la lettre qui suit פ. En fait, il faut savoir que dans les noms à 2 segols (type כסף, מלך, כרם), certaines forment plurielles prennent le sheva merahef. Mais dans certains cas comme כסף la troisième lettre prend un dagesh. Certaines sources disent que cela se produit systématiquement quand la deuxième lettre est un samekh. Dans ce cas, le mot חסדי pose problème. Ces sources disent que le dalet prend un dagesh, mais je ne le trouve pas dans les éditions courantes. Je suis donc preneur d'explications.
Tout ceci prouve que même si les sheva merahef existent très probablement sans être suivi de בגדכפת, il est difficile de les identifier. Même au sein d’une construction comparable avec le même mot , le comportement semble aléatoire : Moyennant ces difficultés, voici en vert quelques candidats, pour les tenants de la 3ème théorie, au statut de sheva merahef : |