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Les règles du sheva sont ... évidentes.Le sheva mobile Dans un premier temps, j'ai suggéré au lecteur d'apprendre les règles du sheva, en particulier mobile, sans chercher à les comprendre. Pourtant, la logique et la phonétique permettent de les retrouver en grande partie.
La définition du sheva mobile, c'est que la consonne qui le porte est rattachée à la suivante. Dans le cas de la première lettre, elle ne peut être rattachée à la précédente. Donc la règle est logique (cf 3ème encadré dans Sheva I).
La, ce n'est pas la logique, mais la phonétique qui prime. Dans la mesure où deux sheva mobiles sont permis (en fin de mot), on pourrait imaginer une prononciation du type "venifq-hou". Ce ne serait pas très naturel.
La règle d'or veut qu'une syllabe fermée non accentuée soit porteuse d'une brève. Vu autrement, cela signifie qu'une longue non accentuée est forcément ouverte. Donc ne peut être suivie d'un sheva immobile. CQFD.
Logique, mais subtil. Si le sheva de הַלְלוּ était immobile, on aurait alors un lamed redoublé הַלּוּ. Donc la seule raison d'avoir un sheva entre deux consonnes identiques est donc d'avoir un sheva mobile.
Le raisonnement est un peu plus délicat : Si le sheva est en début de mot, cela résulte de la première règle (et le dagesh est très probablement léger) Si le sheva suit un autre sheva, cela résulte de la deuxième règle (et le dagesh est léger). Sinon, raisonnement en deux étapes. D'abord, si il y a un sheva sous un dagesh en milieu de mot avec une voyelle avant lui, ce dernier est fort. En effet, un dagesh léger en milieu de mot suit forcément un sheva. Or, un dagesh hazaq est équivalent à deux consonnes identiques séparées par un sheva immobile. Donc phonétiquement, on a deux sheva consécutifs. Donc on se ramène à la deuxième règle. Le sheva immobile Enfin, concernant les règles du sheva immobile : En fin de mot : parce qu'il ne peut en être autrement. Double en fin de mot : idem. Après une brève non accentue : à cause d'une règle (qui comporte des exceptions), qui dit qu'une ouverte non accentuée est généralement longue. Donc qu'une brève non accentuée est généralement fermée, donc suivi d'un dagesh ou d'un sheva nah. Quant à "après une voyelle accentuée", la logique est moins simple, voire non nécessairement logique. Enfin presque...Voilà 3 expressions de la règle sur le sheva après une voyelle longue, trouvée dans des ouvrages différents :
Pourquoi des règles si différentes, parfois si complexes? Si le sheva est après une syllabe qui n'est ni la dernière ni l'avant-dernière, alors la syllabe est non accentuée, et les 3 règles disent la même chose. Si le sheva est sur la dernière syllabe, alors, de toutes façons, il est immobile et l'on a pas besoin de lire cette règle (qui pourrait conduire à des confusions). Si le sheva est sur l'avant-dernière syllabe d'un oxyton (donc non accentuée):
Si le sheva est sur l'avant-dernière syllabe d'un paroxyton (donc accentuée)
La règle 2 diffère des autres (en l'occurrence elle a tort) La règle 3 et la règle 1 sont toujours en phase, mais la 3 règle est plus précise. Pourquoi ? Un paroxyton est artificiel s'il s'agit d'un mot naturellement oxyton qui par une règle phonétique a vu son accent reculer d'une syllabe. Dans ce cas-là, on ne tient pas compte de l'accent effectif, mais de l'accent naturel du mot. Dans ce cas, la règle 3 est la plus précise.
Exemple : וְהִתְבָּרְכוּ est généralement oxyton. Le sheva du ר est donc après une voyelle longue non accentuée, porte un sheva mobile : vehit-ba-rekhou. Mais, ce même mot dans Jérémie IV , 2 figure comme ceci : וְהִתְבָּרְכוּ בוֹ Du fait de l'accent dans la première syllabe du deuxième mot, l'accent sur le premier mot passe sur l'avant dernière syllabe, donc sur le ב (nassog ahor) Si un lecteur ignore qu'un nasog ahor a eu lieu, et applique la règle 1, il en déduit que le sheva qui suit est immobile. Il prononcera à tort vehit-bar-khou. Dans ce cas très précis, la règle 2 sera plus précise, mais c'est un hasard. En fait, la règle 3 est la bonne : on est dans un paroxyton artificiel, donc le sheva est mobile. On est typiquement dans le cas d'une règle à tiroir. La règle 1 explique la majorités des cas. La règle plus complète est plus complexe. La règle 1 pourrait être reformulée : Un sheva est mobile après une voyelle longue qui est naturellement non accentuée. La prononciation du sheva mobile (Ajout 02/05/2009)A l'époque où la massora a été mise par écrit, le sheva mobile pouvait se prononcer comme un hataf (notamment un hataf patah). De ce fait, les naqdanim pouvaient interchanger un sheva mobile et un sheva, sans que cela traduise un changement d'opinion sur la prononciation effective. Cette prononciation s'est perdue dans la plupart des communautés (sauf au Yemen), mais la trace en est restée dans certaines situations dans d'autres communautés conservatrices comme à Djerba. Cela est le cas dans pour les sheva mobiles entre deux consonnes identiques. Ainsi dans les exemples qui suivent, la consonne rouge peut être dotée d'un sheva ou d'un sheva patah. La prononciation dépendra de toute manière de la tradition locale, majoritairement celle d'un sheva. Génèse 25-22 וַיִּתְרֹצֲצוּ הַבָּנִים בְּקִרְבָּהּ Exode 1-14 וַיְמָרְרוּ אֶת־חַיֵּיהֶם בַּעֲבֹדָה קָשָׁה Deut 32-6 הוּא עָשְׂךָ וַיְכֹנְנֶךָ Deut 32-10 יְסֹבְבֶנְהוּ יְבוֹנְנֵהוּ Les djerbiens prononcent également le sheva mobile comme un hataf patah en début de mot, quand le sheva est accompagné d'un meteg : Dans cette exemple, la consonne en rouge est dotée d'un méteg, et les djerbiens prononcent Kamahpéhat. Deut 29-22 כְּמַהְפֵּכַת סְדֹם וַעֲמֹרָה אַדְמָה וּצְבֹויִם Les mots à deux accentsA REDIGER |