Sheva II
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Les 5 règles du sheva mobile

Il y a traditionnellement 5 règles qui permettent d'identifier un sheva mobile.

Je conseille au débutant de les apprendre par coeur. Avec le temps, il comprendra pourquoi certaines sont assez naturelles.

Pour bien illustrer mon propos, je sépare les syllabes par des tirets dans la transcription des mots en lettres françaises.

  1. Un sheva sous la première lettre d'un mot est mobile. Exemple : לְמֶמְשֶׁלֶת le sheva sous le premier ל est mobile, donc prononcé. Lémem-she-let.
  2. Un sheva qui en suit un autre est mobile (sauf en fin de mot). Le premier étant immobile. Exemple : וְנִפְקְחוּ le sheva sous le ק est mobile. Le ק se prononce avec le ח. Tandis que le sheva sous le פ est immobile. Le פ se prononce avec le נ. vénif-quéhou.
  3. Un sheva qui suit une voyelle longue non accentuée (non placé sous l'accent principal du mot) est mobile. Exemple : וְהִתְבָּֽרְכוּ Le qamatz étant doté d'un meteg, il est long, mais il ne porte pas l'accent principal.  Le sheva qui suit est mobile. Vehit-ba-réhou.
  4. Un sheva entre deux consonnes identiques est mobile.הַלְלוּ . Le sheva sous le lamed est mobile, le premier lamed se prononce avec le deuxième. Ha-lélou.
  5. Un sheva sous un dagesh est mobile. Exmple : וַיְסַתְּמוּם le sheva sous le ת est mobile et se prononce avec le מ qui suit.Vay-sat-témoum

La règle 3 ne s'applique pas après un וּ en début de mot car le statut de voyelle longue ne s'applique pas vraiment à cette lettre.

Si des règles grammaticales font apparaître 2 sheva mobiles consécutifs, notamment en début de mot, le premier prend une voyelle. Ex : La forme construite plurielle de חסד devrait être חֲסְדֵי. C'est impossible car le hataf est du point vue grammatical un sheva mobile. On en aurait deux consécutifs. Donc on a חַסְדֵי.

C'est également le cas pour un préfixe (לְ בְּ כְּ) avant un mot commençant par un sheva. Les deux sheva ne peuvent se suivre. Le premier devient "i" . Exemple בְּ+דְבָרוֹ=בִּדְבָרוֹ.

Reconnaître le sheva immobile

On peut considérer qu'un sheva qui ne respecte pas les règles ci-dessus est immobile, avec quelques nuances.

Un sheva après une voyelle brève non accentuée sous une consonne sans dagesh est immobile. Cas très fréquent. אֶעֶרְבֶנּוּ. Le segol avant le sheva est court et non accentué (l'accent est dans une des 2 dernières syllabes). Se prononce 'é-'er-ven-nou.

Un sheva après une voyelle (brève ou longue) accentuée est immobile.

En particulier, un sheva sur la dernière lettre d'un mot est immobile. בְּפָרֶךְ . Le dernier sheva (exceptionnellement noté, car on est dans un ך) ne se prononce pas, et sa consonne fait partie de la syllabe qui précède. Befa-rekh.

Deux sheva consécutifs en fin de mot sont tous les deux immobiles. Cas fréquent pour la deuxième personne féminine du passé (כָּתַבְתְּ). Egalement : וַיַּשְׁקְ . Quelques cas plus rares de noms. נֵרְדְּ se prononce Nerd. Quand la deuxième consonne est בגדכפת elle porte un dagesh, puisqu'elle suit un sheva immobile. Le résultat semble donc contredire les règles 5 et 2 ci-dessus.

Un moyen mnémotechnique

Pour ce qui n'auront pas le temps d'aller voir le niveau 3, voici un moyen de retenir les 5 règles du sheva mobile. Elles tiennent en 5 lettres : אבגדה

א Première lettre א=1

ב Deux sheva consecutifs ב=2

ג Après une consonne longue (גדולה)

ד Dagesh דגש

ה Comme הדומה qui se ressemble (2 consonnes identiques).